Motricité fine et écriture

On les associe mais pourquoi?

On ne peut pas tout de go mettre un crayon dans la main d'un enfant et le faire écrire en lui montrant ce qu'il doit reproduire, vous le comprenez aisément.

Une bonne motricité fine qui va permettre à l'enfant de "sentir" ce que font ses doigts et la force musculaire des muscles des doigts sont des incontournables pour pouvoir se servir de sa main afin de lui faire exécuter ce que l'on désire sous la direction de notre cerveau et en la dirigeant avec nos yeux.

Je laisse la parole à Emmanuelle Langlois. Je me suis permis de mettre en gras les mots qui me semblent les plus importants.

 Elle écrit sur la page web https://lesprosdelapetiteenfance.fr/bebes-enfants/psycho-developpement/la-motricite-fine-en-4-points-clefs

Motricité fine : comment évolue-t-elle

On parle ici d’évolution car comme pour la motricité globale, l’âge d’acquisition des différentes étapes varie d’un enfant à l’autre. Là encore chacun son rythme ! En revanche ce qui ne varie pas c’est l’ordre dans lequel ces étapes se mettent en place.

En effet, l’acquisition d’un geste, quel qu’il soit, dépend de deux grands facteurs :
• L’équipement neurobiologique de l’enfant : maturation cérébrale et capacités perceptives et cognitives
• Son environnement et les stimulations qu’il reçoit.
Voici pourquoi il existe tant de différences entre deux enfants du même âge.
En revanche, l’évolution se fera toujours dans le même sens car elle obéit à une loi neurologique : la loi proximo-distale. En clair, cela signifie que l’évolution du tonus et donc le contrôle du geste se fera toujours du centre du corps vers la périphérie. Ainsi l’épaule sera contrôlée avant la main et la hanche avant le pied. Le petit enfant  contrôlera  en premier ses bras, puis ses mains, puis ses doigts.

A savoir : parmi les capacités perceptives nécessaires à l’acquisition d’un geste, l’une des plus essentielles dans le développement de la motricité fine, c’est la vision. C’est parce que l’enfant perçoit l’objet dans son champ de vision qu’il cherche à diriger son geste vers lui.

Je ne puis que vous recommander de cliquer sur le lien pour lire l'article en entier.

Vous pouvez également le retrouver en pdf: la-motricite-fine-en-4-points-clefs

Encore une fois on le voit, les enfants n'apprennent pas qu'à l'école. Leur environnement et les stimulations qu'ils reçoivent ont une grande part dans leur développement, bien qu'il y ait bien sûr une part de biologie.

Surtout ne vous jetez pas la pierre, "je n'ai pas assez stimulé mon enfant !", n'en faites pas trop non plus. Quelques idées d'activités, une écoute , un accompagnement bienveillant, du calme, de la sérénité l'aideront très bien. ,

Dans la suite de l'article que j'ai cité, vous avez déjà beaucoup de pistes pour accompagner le petit enfant de moins de 3 ans.

Quand l'enfant rentre à l'école maternelle l'année de ses trois ans, il tarde à son enseignant qu'il parvienne à bien tenir son stylo. Ce jour-là il pousse un "ouf" de soulagement, au moins pour cet élève-là.

Voici les différentes étapes de la prise du stylo :

Il y a des enfants de 2 ans qui en sont à la prise tripodale en entrant à l'école, mais c'est très rare. Il y a des adultes qui en sont encore à la prise quadripodale ou qui ont une prise très bizarre... non référencée ci-dessus.

Le problème quand on écrit, n'est pas tant la manière de tenir le crayon, mais la fatigue qu'entraîne sa mauvaise tenue. De même quand on écrit en lettres cursives, si l'on ne fait pas les bons gestes on se fatigue plus, on écrit moins vite et la difficulté est plus grande à l'école.

Certains rétorquent qu'avec l'ordinateur et la prise de notes à l'ordinateur, nous n'aurons plus besoin d'écrire à la main.

Diverses études nous enseignent le contraire. La mémoire des gestes aide pour l'orthographe. Tout comme il est plus facile de trouver ses fautes d'orthographe sur une feuille imprimée que sur le texte affiché par l'écran de l'ordinateur.

Quoi qu'il en soit ce serait triste si plus personne ne savait écrire à la main. Et ce ne serait pas pratique. On écrit des notes sur des papiers, sa liste de courses, des lettres à des amis, pas souvent, mais quel bonheur d'en écrire et d'en recevoir !

On ne peut pas priver les enfants de tout cela !

Vous pouvez aider votre enfant en lui faisant muscler ses doigts et en lui expliquant que cela l'aidera à bien tenir son crayon.

Il faut aussi qu'il vous voie écrire, dessiner, cela lui donnera envie de faire comme vous ! Vous ne devez pas écrire seulement sur un clavier d'ordinateur, de téléphone ou dicter vos messages. Vous êtes un modèle pour lui.

Il faut que votre enfant "patouille " au maximum. Il peut malaxer du sable, de la semoule, de la terre, de la pâte à modeler, de la boue, de la peinture, de la gouache épaisse, de la pâte à gâteau...

Certains enfant n'aiment pas se salir. Mais expliquez-lui pourquoi cela peut-être utile. Vous lui mettez de vieux habits et vous patouillez avec lui.

D'autres patouilleront même sans que vous le demandiez...

Il faut faire ses propres expériences sensitives et musculaires avec les mains.

En classe c'est difficile à faire, même si on tente de le faire. Pour une séance de patouillage de 15 minutes on a besoin de surveiller une douzaine de gamins en même temps et cela prend 1 h dans l'emploi du temps de la journée, pour leur mettre un tablier avant, aller les faire se laver les mains après, et éviter ou réparer les accidents des mains qui se seront posées où il ne faut pas !

Déchirer des petits morceaux de papier de couleur, les coller ensuite sur des formes découpées, par exemple les pétales et le centre d'une fleur, ou pour colorer une voiture, se mettre de la colle sur les mains, sans que cela agace, accepter ce contact, se rendre compte que c'est gluant, désagréable, mais que parfois on ne peut pas faire autrement. Quand on sera plus habile on essaiera avec un pinceau de mettre juste la colle nécessaire, ou bien avec un bâton de colle....

Jouer avec la pâte à modeler, celle qui sent bon, est très malléable et sèche à l'air, dessiner avec des craies sur une ardoise ( pas une petite comme celles de l'école primaire) une grande que l'on pourra poser sur la table et une autre qui sera sur un mur ou un chevalet, pour appréhender comment on fait des traces sur un support vertical ou penché.

S'amuser avec une éponge et de l'eau, et des petites pipettes ou des seringues sans aiguilles, faire des transvasement, jouer avec des graines de toutes tailles.

Tout ceci est facile à mettre en œuvre à la maison, à l'école c'est plus délicat. Certains enfants mettent n'importe quoi dans la bouche.... Ces activités plaisent aux enfants et sont bonnes pour le développement de la motricité fine.

Jouer avec des Clippos, mettre des formes dans un tambour de tri ou faire un puzzle avec de grosses formes en bois dont il faudra éventuellement changer la position ou les retourner pour qu'elles entrent dans les formes désirées, les poupées gigognes... 

Quand les doigts ont plus de force, les Duplos, les Legos...

Généralement toutes ces activités ne durent que 5 minutes, sauf une ou deux qui ce jour-là plairont à votre enfant et qu'il aura envie de recommencer plusieurs fois. Il faut en préparer plusieurs. Il sera ravi de passer de l'une à l'autre.

Au sujet des dessins et de la dimension des stylos et autres crayons :

Traditionnellement on donne aux enfants de gros feutres et de gros crayons. Ce n'est pas une bonne idée.

C'est comme si l'on vous donnait un poteau pour écrire, j'exagère à peine !

De même les crayons en cire sont une calamité. Il faut appuyer très fort pour un résultat pas beau ( laid même).

Il y a des enfants qui aiment dessiner ou colorier, dès la petite section et d'autres qui ne sont pas attirés par cette activité.

En revanche il faut simplifier et organiser l'activité pour tous. 

Bientôt la suite, il y a tant à dire ....